
Contrairement à certains gros groupes internationaux comme Apple, Google ou Amazon qui ont choisi de délocaliser leur direction dans des pays à faible imposition, Starduck’s a pris le contre-pied en annonçant qu’il allait relocaliser son siège social à Londres.
Aucun impôt entre 2009 et 2013
Il est vrai que le groupe a été mis sous la sellette et poussé par les parlementaires et les consommateurs du Royaume Uni à verser davantage d’impôts dans ce pays où leurs bénéfices réalisés sont très importants. En effet, leur siège avait été délocalisé à Amsterdam, il y a quelques années, pour pouvoir payer le moins d’impôts possible. Et le résultat avait été impressionnant. Puisque grâce à cette gymnastique fiscale le groupe avait réussi à ne pas payer d’impôt du tout entre 2009 et 2013 sur le Royaume Uni, alors que son bénéfice global avoisinait les 390 millions d’euros.
Mais, par un simple jeu de transfert de charges, les résultats du groupe sur le Royaume Uni était proche de zéro. Starbuck’s déduisait effectivement de son résultat des redevances sur les achats de café ainsi que les intérêts sur les prêts inter sociétés. De plus, il profitait des pertes des années antérieures qu’ils pouvait répercuter sur les exercices suivants. La plupart des revenus étaient donc ainsi renvoyés aux Pays bas où la fiscalité est beaucoup plus avantageuse pour cette entreprise. La député travailliste qui préside le comité des comptes publics des communes et qui était également chargée des pratiques fiscales d’autres grands groupes, s’était alors demandé comment Starbuk’s pouvait déclarer des pertes alors que le marché du Royaume Uni était son meilleur marché d’Europe et le plus rentable.
De la logique fiscale à la logique commerciale

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En relocalisant son siège social sur Londres, le groupe va donc cesser de transférer des revenus vers ses filiales dans d’autres pays et devrait donc payer environ 24 millions d’euros d’impôts supplémentaires. Cependant cette logique fiscale, même si elle doit amener le groupe à payer davantage, a été calculée et anticipée. Ainsi, afin de faire bonne figure, Kris Engskov, le président Europe, Moyen-Orient et Afrique du groupe, a annoncé ce retour sur Londres en précisant qu’il renonçait aux pratiques d’optimisations fiscales, mais, en réalité, c’est bien la logique commerciale qui prend le dessus. Car le groupe, du fait de la bonne rentabilité et du marché exceptionnel que lui apporte le Royaume Uni, a prévu de continuer à se développer sur ce pays en ouvrant une centaine de boutiques supplémentaires dans un premier temps. Et ce mea-culpa les aide à restaurer une image ternie auprès des consommateurs.
Et c’est bien un choix politique puisque ces nouvelles boutiques viendront accroître leur part de marché qui représente déjà plus de la moitié de celles qu’ils possèdent en Europe. Cependant, seuls quelques dirigeants vont se déplacer sur Londres, la plupart d’entre eux restant tout de même sur Amsterdam. Il ne reste plus qu’à savoir quels résultats vont être déposés à partir de cette année et voir le montant des impôts que le groupe va régler pour vérifier si Starbuck’s aura tenu ses promesses.